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Mémorandum 2024 : Propositions de l'UDS concernant les réformes juridiques et la faisabilité de la norme énergétique 2050 pour les immeubles à appartements

L'urgence de la rénovation énergétique des immeubles d'habitation est indéniable. Le maintien du « Business as usual » rendra les objectifs ambitieux de 2050 irréalisables. Dans ce mémorandum, nous nous concentrons sur les principaux obstacles et formulons des recommandations pour des changements législatifs qui pourraient faciliter le financement et le processus de prise de décision.


1. Défis économiques et impact sur l'évolution de l'énergie

Le contexte économique actuel, caractérisé par une inflation croissante et une augmentation de la pauvreté, fait peser une lourde charge sur les copropriétaires, en particulier les plus vulnérables. Vivre dans un immeuble, autrefois considéré comme une option de logement abordable, est devenu financièrement insoutenable pour beaucoup. À cela s'ajoutent la complexité et l'alourdissement des tâches des syndics, alors que leur rémunération s'est à peine adaptée à l'accroissement de leurs responsabilités. 


2. Recommandations concernant les méthodes de financement

a. Fonds de réserve
Nous préconisons de revoir la base de calcul du fonds de réserve telle que stipulée dans l'article 3.86-§3 du Cc. Le système actuel est inadéquat. Nous suggérons de prendre comme base un pourcentage fixe de la valeur assurée du bâtiment, ce qui apporte stabilité et prévisibilité dans la budgétisation. 

b. Options d'encaissement : surélévation ou optopping
La construction d’appartements ou d’étages supplémentaires peut générer des revenus importants pour les ACP. Cette surélévation devrait être encouragée comme un moyen de financer les rénovations énergétiques sans ressources propres préalables. 

c. Tiers investisseurs 
Le système du tiers investisseur offre une solution sans charge financière pour les ACP. Ce système réduit le risque de pauvreté énergétique et accélère considérablement le processus de décision.

d. Crédits aux ACP : le soutien des banques​
Les syndics devraient être davantage incités à s'impliquer dans les prêts aux ACP, en réduisant les charges administratives et en introduisant des rémunérations appropriées. Les banques peuvent jouer un rôle crucial, par exemple en ouvrant des comptes par prêt et par bâtiment, ce qui faciliterait le suivi des remboursements. Comme en France, il serait judicieux d’étendre les prêts hypothécaires aux copropriétaires pour la rénovation énergétique des parties communes. 


3. Ajustements du processus décisionnel  

a. Conformité obligatoire des installations techniques
Nous recommandons d'étendre le mandat légal du syndic pour s'assurer que les installations techniques des ACP soient mises en conformité avec les lois et normes applicables dans les délais légaux. Cela permettrait au syndic d'obtenir des offres pour les travaux obligatoires et de les faire approuver à la majorité absolue. 

b. Assouplissement des majorités requises pour les rénovations énergétiques
Nous proposons d'inclure les rénovations énergétiques parmi les travaux qui peuvent être approuvés par un vote à la majorité absolue afin de simplifier et d'accélérer le processus. 

c. Procédure de vote par écrit pour l'AG
Pour raccourcir le processus de prise de décision, nous proposons de rendre légalement possible le vote par écrit avant l'AG. Cela réduirait la nécessité de tenir permettrait aux copropriétaires de réaliser des économies. 


4. Responsabilité juridique des copropriétaires

Enfin, il est nécessaire d'accroître la responsabilité des copropriétaires lorsqu'ils refusent de réaliser les travaux énergétiques obligatoires. Cela pourrait se faire par le biais de pénalités similaires au système précédent de points de pénalité pour l'isolation non conforme des toitures. 



5. Uniformisation des mesures relatives à la sécurité incendie des installations de bornes de recharge en Belgique

Une autre question importante à laquelle il faut prêter attention est l'uniformité des réglementations et des mesures concernant la sécurité incendie des installations de bornes de recharge dans les immeubles d'habitation. Actuellement, il existe des différences de réglementation et de mise en œuvre entre les différentes régions, ce qui entraîne des incertitudes et des risques potentiels pour la sécurité.

Nous préconisons une harmonisation nationale des réglementations en matière de sécurité incendie pour les stations de recharge dans les bâtiments. Cela permettrait non seulement de garantir la sécurité des occupants, mais aussi de réduire la charge administrative des syndics, qui doivent actuellement gérer des réglementations différentes en fonction de l'emplacement du bâtiment.

L'UDS (Union des Syndics) propose d'introduire une norme de sécurité nationale pour l'installation et l'entretien des bornes de recharge, cohérente dans toute la Belgique. Il s'agirait d'une étape importante vers la promotion de la mobilité électrique tout en garantissant la sécurité des immeubles d'habitation.


Info

UDS asbl

info@uniondessyndics.be
www.uniondessyndics.be 

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